jeudi 24 janvier 2008

D'une crise financière majeure vers une récession économique

Décidément, en ce début d’année 2008, le mensonge politico – financier ne paie plus. A quoi avons-nous assisté depuis juin 2007 ? A une très forte correction des marchés après plus de 5 années de hausses ininterrompues. Cette date charnière de juin 2007 correspond à l’éclatement des mensonges officiels pour masquer la crise du subprime. Lundi, la crise qui couvait a éclaté, déclenchant l’abattement généralisé des traders, ceux-ci réalisant qu’il faudra au moins un semestre pour découvrir l’ampleur des dettes abyssales des banques et surtout pour connaitre l’impact réel de l’éclatement de la bulle des dérivés de crédit, via les pertes liées à leurs instruments de titrisation que sont CDO, ABS et autres MBS. Sur ce thème, je vous conseille l’excellent article de Jacques Gravereau.

Quel est le scenario le plus envisageable ? Que la FED et la BCE baissent les taux dans l’urgence, alors un rebond technique s’opérera. Pour la FED, c'est déjà fait. Mais Jean-Claude Trichet se fait tirer l’oreille, l’œil rivé sur l’inflation rampante. Or le pire serait que la BCE ne change pas de priorité, c'est-à-dire délaisser l’inflation et baisser les taux. C’est exactement ce qui s’est passé en 1987, le krach étant provoqué par les politiques opposées de la FED et de la Bundesbank. En réalité, le boom est une fraude, un mensonge. Lorsqu’on dépense plus qu’on ne gagne, on s’appauvrit, c’est mathématique. Roger Cohen déclarait dans l’International Herald Tribune de lundi « qu’il n y avait plus d’épargne aux États-Unis et que les Américains devaient réapprendre à épargner plutôt que de faire jouer l’effet de levier du crédit de la consommation ».

Que va-t-il se passer ? Et surtout, la baisse du marché des actions est-elle derrière ou devant nous ? En corollaire, l’économie réelle rebondira-t-elle ou allons nous droit vers une récession ? En 2001, le paquet fiscal équivalent aux 140 milliards de dollars actuels a permis de réinjecter massivement de l’argent dans l’économie par la hausse de la consommation. Mais aujourd hui, les Américains sont surendettés : 13 % de défaillance sur les prêts subprime, 10 % sur les prêts de catégorie A et encore plus sur les cartes de crédit. Les ménages ne feront que prendre l’argent non pour consommer, mais pour rembourser leurs dettes à leurs banques. Le subprime, c’est 500 milliards de dollars à digérer. Officiellement, 100 milliards ont été déclarés. Que va-t-il se passer quand les 400 autres vont remonter à la surface ?

Les conditions de crédit se resserrent déjà très fortement aux États-Unis et au Royaume-Uni. Moins de crédits, cela veut dire moins d’investissements et de consommations, donc moins de croissance et d'activité. Or il va bien falloir purger et payer. L’industrie numéro 1 aux États-Unis est l’industrie financière, et les États-Unis représentent 25 % du PIB mondial. Nos prévisions sont un rebond technique du CAC vers 5200, 5300 points puis un retour vers un grand trend baissier. Mais jusqu’où ?

Tout en fait est une question de confiance. Dans le Wall Street Journal de mardi, de nombreux économistes expliquent que la récession pourrait être plus « sévère » que prévue. Et le directeur du FMI a déclaré que la crise financière internationale était « sérieuse ». Alors la FED a baissé les taux. Le Congre US pourrait quant à lui approuver le plan de relance de Bush. Mais tout ceci va encore plus endommager le dollar. Que vont faire les exportateurs asiatiques et les exportateurs pétroliers du Golfe de leurs milliers de milliards de dollars ?

En effet, nos politiciens des deux côtés de l’Atlantique nous parlent sans arrêt de stimuler l’économie avec des baisses de taux et des réductions d’impôts. C’est un mensonge de plus. La seule chose qui stimule l’économie, c’est l’augmentation des dépenses de consommation. Mais comme on ne veut pas toucher aux salaires, il ne reste plus que le crédit et l’inflation. En son temps, Paul Volker avait su résister à la tête de la FED aux lobbies qui contrôlent désormais la Maison Blanche, il avait su protéger la devise et freiner l’inflation. Il est dorénavant dans le privé et conseille à ses clients de se couvrir. Dès lors, rien ne saura empêcher la destruction du dollar.

C’est pourquoi nous sommes toujours très positif sur l’Or. Quand Mme le Ministre Lagarde affirme que la croissance sera plus proche de 2.5 % que de 2 %, que l’inflation 2007 est inférieure à 2 %, nous nous demandons si elle se nourrit, se loge, fait le plein de sa voiture, téléphone, paie ses assurances, ses impôts et ses charges de copropriété. C'est une farce, encore un mensonge. Personne ne sait réellement ce qui compose l’indice des prix, celui-ci étant tenu secret. Pour info, www.insee.fr. On peut baisser les prix des écrans plats et des systèmes GPS, les gens savent qu’on leur ment. L’équation est pourtant très simple : s’il y a un problème de pouvoir d’achat, c’est qu’il y a érosion monétaire ou inflation.

Et l’or monte contre toutes les monnaies car l’inflation est déjà là ! Nous voyons trois phases dans la hausse de l’or. Premièrement, c’est le début de la hausse, date de 2001 à 2006. C’est la période ou seuls les initiés, ceux qui ont anticipé la bulle du crédit et de l’immobilier après le dégonflement de la bulle de l’Internet, ont achetés. L’once d’or passe de 260 dollars (300 euros) à plus de 500 dollars (420 euros). Ensuite, la seconde phase commence. Les gros investisseurs suivent, de même toujours que les initiés. De 2006 a 2008, l’once d’or passe de 500 dollars (420 euros) à son niveau actuel de 860 dollars (630 euros). Nous sommes toujours dans cette phase. Enfin et troisièmement, l’or passe a la télévision et dans les journaux à la une. La hausse sera rapide, fulgurante et extrêmement dangereuse car spéculative. Notre objectif est de 1800 dollars (1300 euros). Il sera alors temps de vendre.